Ce que j’ai ressenti lors de mon accouchement a de l’importance …
Votre accouchement représente un jour très important et une étape très importante dans votre vie et dans la vie de chaque femme. N’essayez pas de minimiser ce jour parce que tout le monde passe par là … si vous sentez le besoin ou l’envie de parler de votre accouchement, faites-le !
Le vécu de l’accouchement a énormément d’importance : il faut extérioriser, parler de ce que vous avez vécu car l’accouchement est le passage obligatoire de chaque femme qui devient mère ! C’est une étape très importante de votre vie !
Spécialement dans le cas où vous l’avez mal vécu, parlez-en ! Parlez-en autour de vous, à vos proches mais essayez d’en parler également à un professionnel (à la sage-femme qui était présente à votre accouchement (ou une autre sage-femme de l’hôpital) ou à votre gynécologue de préférence) afin de savoir comment, eux, ont vécu votre accouchement ou de savoir en tous cas ce qu’ils en pensent.
Ne vous enfermez pas dans un mauvais ressenti : évacuez votre stress ! Vous avez accouché très rapidement et vous avez paniqué car vous ne saviez pas ce qu’il se passait ? Vous avez dû subir une césarienne en urgence ? Vous avez accouché sans péridurale et vous avez été envahie par la douleur ? Votre bébé allait mal et on vous l’a enlevé directement, vous avez à peine eu le temps de le voir ?
Ce que vous avez vécu et ressenti, l’équipe soignante l’a vécu aussi et elle a sûrement un autre ressenti que le vôtre … Echangez vos expériences pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé durant votre accouchement et pour avoir une vision peut-être différente de la vôtre. Appropriez-vous ce moment qui est le vôtre.
Il faut savoir aussi que certaines femmes n’arrivent pas à parler directement de leur accouchement parce qu’elles l’ont vécu comme une expérience traumatisante. Si c’est votre cas, attendez d’être prête pour en parler.
« Je fais partie de celles qui voulaient accoucher sans péri et qui l’ont fait. Le seul truc qui est abominable, c’est sa sortie à lui. Ça, ça m’a traumatisée au début. J’en parlais parfois de façon assez crue les premiers jours. C’était une sensation d’écartèlement. J’ai bien vécu mon accouchement et j’étais fière. C’était franchement une fierté pour moi de le faire sans péri. C’est ce que je m’étais fixé. C’était ma conviction à moi. Maintenant, comme je dis, sa sortie-même était difficile. Quand j’en reparlais après, les mots que j’utilisais … ça a même choqué ma sage-femme de m’entendre parler comme ça : elle s’est demandé si elle avait bien fait. Ben oui ça m’a traumatisée, je disais : « il m’a écartelé, on m’a scié le corps en deux, … ». Il m’a fallu une bonne semaine pour atterrir. Franchement oui, j’en ai beaucoup pleuré après de cette sortie complètement « sentie ». Mais voilà, à refaire, je referais pareil. »

« C’était traumatique. D’ailleurs, je ne savais pas en reparler. Je l’ai vraiment vécu de manière traumatique … parce que je n’étais pas préparée, parce que j’ai eu très peur, parce que l’urgence : je l’ai vécue comme de la panique … J’ai cru qu’il y avait un problème et c’est vrai que je n’ai pas eu l’occasion d’en reparler avec quelqu’un après parce qu’on était dans autre chose. C’est vrai que je n’étais pas préparée à vivre ce qu’on a vécu vu que j’y allais un peu … en vacances, les mains dans les poches et tout le monde disait que ça allait prendre du temps donc … Et puis, quand la sage-femme est venue à la maison, elle en a parlé avec moi et du coup, ça m’a vraiment fait du bien. Elle m’a dit : « vous avez cru que vous alliez mourir ? », j’ai dit « oui » et ça m’a fait un bien fou qu’elle reconnaisse ce sentiment-là dont je n’avais parlé à personne ! Qu’est-ce que ça m’a soulagée ! Elle m’a dit que c’était normal surtout sans péridurale et, du coup, ça m’a vraiment fait du bien … »
